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|| INTERVIEWS ||

[ Discussion avec Koji MORIMOTO ]
(Résumé de la dicussion par Thomas Romain)

Depuis quand date votre passion pour la musique électronique, qui fait de vous maintenant un DJ reconnu ?

Depuis mon travail avec Ken Ishii.

Citez nous quelques-unes de vos références, en ce qui concerne la France :

Les Maîtres du Temps (dessins de Moebius), Les enfants du Paradis (Marcel Carné), le réalisateur René Laloux.

Et plus généralement ?

J’adore les films de Tarkowsky. Et plus particulièrement Stalker, qui est mon préféré.

Que pensez-vous de Paris ?

Paris me plait. Mais je m’adapte facilement aux villes étrangères. Je me plais un peu partout dans le monde. J’aime Paris donc, mais ni plus, ni moins que tout un tas d’autres endroits… Désolé !

Dans le domaine de la série TV au Japon, y en a-t-il une qui vous intéresse particulièrement ?

J’aime beaucoup Digimon.

Et que pensez vous de la série Lain ?

Je la trouve très intéressante. Surtout du fait qu’elle ait été produite par des jeunes qui sont nouveaux dans le milieu de l’animation japonaise.

Nous avons vu à Annecy cette année un court-métrage japonais étonnant : « The king of the XXI century ». Qu’en pensez-vous ?

Vous savez, je regarde assez peu la production d’animation japonaise. Je n’ai pas le temps, je me concentre beaucoup sur mon propre travail !

Pour notre plus grand plaisir… Matrix, c’est un bon ou un mauvais film ?

J’ai bien aimé Matrix… mais je prépare quelque-chose (en animation) qui expliquera ce qui ne m’a pas plu dans ce film…

Vous travaillez beaucoup en 3D, comment êtes-vous venu à cet outil ?

J’ai rencontré des personnes travaillant dans la 3D et cela m’a intéressé. J’ai pris cela comme un nouveau défi. Je suis autodidacte en 3D, je suis loin d’être un expert, mais je travaille avec des gens très pointus.

L’animation traditionnelle risque-t-elle de disparaître au profit de l’animation 3D ?

Les gens qui travaillent en 3D ont une conception trop scientifique de l’animation. Une animation doit avant tout fonctionner à l’écran. Si l’œil du spectateur est convaincu, alors c’est gagné. Tant que les animateurs 3D ne travailleront pas de cette façon, alors la 2D ne disparaîtra pas.

Je pense aussi que l’on peut plus rapidement obtenir un résultat convaincant à l’écran en 2D qu’en 3D.

Je suis d’accord. D’autre part, la 2D est une approche plus artistique de l’animation. Trop souvent les animateurs 3D travaillent sans avoir ce bagage de l’animation traditionnelle.

Aux Gobelins, la nouvelle politique du département d’animation, en ce qui concerne de cursus 3D, c’est de ne sélectionner que des animateurs ayant déjà pratiqué d’animation 2D.

Je pense que c’est bien.

En France, il est très difficile d’avoir une grande liberté (graphique et littéraire) dans le domaine de la série animée. Cela est en grande partie dû aux diffuseurs, très conservateurs.

Je n’ai pas l’impression que les artistes connaissent la même situation au Japon. En effet, nous sommes beaucoup plus libres. Par contre, les gens sont très mal payés. D’ailleurs, c’est une de mes grandes craintes, j’ai peur que la situation actuelle des animateurs ne découragent de nouveaux talents. Les animateurs débutants vivent quasiment dans la misère. Ils doivent mangent des nouilles à chaque repas.

Nous, on aime bien les nouilles :)

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Interview par Thomas Romain.
Le 9 Octobre 2000 à BDExpo